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Raconte nous une de tes journées passée à l'académie. T'es-tu fait remarquer dans le bon ou le mauvais sens du terme (voir pas du tout) ? Quelles relations entretenais-tu avec les autres élèves et professeurs ? Dans quels domaines as-tu des facilités, dans lesquels des difficultés ?

— Maman, encore un peu... Juste deux sec...- il se prend un seau d'eau plein sur la tête - Et merde ! marmonna alors Shige.

Il se leva et jeta un regard mi endormi, mi courroucé (surtout courroucé en fait) à l'instructeur qui venait le réveiller pour la quinze millième fois. Faut dire, il est pas très très ponctuel le garçon. Il se traîna, tel une limace mal lunée ayant décidé de prendre son temps, jusqu'à son shihakusho tout chiffonné. D'ailleurs, l'instructeur ne manqua pas l'occasion de réprimander l'apprenti shinigami sur l'état de son uniforme. Sans même parler, Shige s'approcha de l'instructeur et le repoussa hors de la "chambre". Voyant que celui ci protestait et essayait de re-rentrer, l'apprenti saisit son occasion de foutre la réputation de l'homme par la fenêtre.

— Hé les gars ! V'nez voir, y a l'instructeur pervers qui veut me mater pendant que j'met mon shihakusho ! cria-t'il dans le couloir.

Réaction immédiate, des cons avec des têtes plus bêtes les unes que les autres sortent leur tête de l'entrebâillement de leur porte. Voyant l'instructeur qui essayait de rentrer et Shige trempé, ils se mirent tous à rigoler. L'instructeur s'en alla, jetant un regard plein de haine aux gens qui rigolaient de lui. L'apprenti, satisfait de sa connerie du matin (car oui, y en a au moins une par "partie" du jour), rentra dans sa chambre pour enfiler son uniforme. Comme d'habitude, il passa son "zanpakuto", si on peut appeler ça comme ça étant donné qu'il n'a pas d'âme, dans sa ceinture blanche, celui-ci pendant mollement sa gauche. Shige sortit alors dans le couloir, avec son air fier de king qui a réussi a foutre la merde. Il se retourna alors vers ses condisciples, tous aussi bizarres les uns que les autres, puis leur sourit avec un air sournois.

— Vous avez toujours le costume de babouin ?.. murmura-t'il presque, avec une grimace peu crédible tendant à exprimer son humour tordu.

Nous retrouvons notre cher ami dans la salle de classe, assit à côté d'un gros carton duquel une main de caoutchouc rose dépassait. Il jeta un regard à l'élève (un élève modèle mais peureux) situé à côté du carton, avec un air "tu-caftes-au-prof-j'te-tues". Pendant que l'instructeur parlait, dos tourné, Shige sortit le costume du carton, puis le montra à tous les élèves. Tonnerre de rires. Shige s'assit en planquant le costume. Le prof crut à une mauvaise blague du genre "papier dans l'dos" et se tâte le dos en tournant sur lui même. Nouveaux rires. Le prof s'énerva puis recommence à écrire. D'un signe du pouce, l'apprenti fit signe à son pote, situé deux rang plus haut. Sauf qu'il se fit chopper par la prof, qui l'interrogea pour qu'il réponde à une question bien tordue comme il faut.

— Euh... je sais ! La réponse est ... je sais pas en fait, dit-il au prof avec son air d'imbécile heureux.

— Monsieur ! Monsieur ! cria l'intello en levant la main. Il n'attendit pas que le prof l'interroge, puis dit : Il saurait pas trouver. Même moi j'ai pas compr...

— J'avais une meilleure opinion de vous, monsieur Lakashmumut... murmura alors l'instructeur. Mon cher, la réponse est on ne peut plus simple : faites ça, ça ça ça ça ça ça ça ça... et vous l'avez votre réponse !

Silence dans la classe. Ah non, on pouvait entendre un "rhhhhhhoooon... pfuuuuh..." léger, si on tendait bien l'oreille. Non, vous y avez peut-être pensé, mais ce n'était pas Shige pour une fois. L'élève qui a eu le malheur de ronfler pendant un moment de silence écopait d'une corvée de lavage, et pas la moindre : les chambres des apprentis. PIRE ! La chambre de notre apprenti figurait dans celles dont est chargé l'élève. Celui-ci accueillit la nouvelle en se tirant les cheveux et en se lamentant silencieusement.

Le cour prend enfin fin, les apprentis se regroupaient devant la porte. Au milieu, Shige et son ami déballaient de nouveau le costume de babouin. Des rires excités retentissaient dans la foule presque en délire qui appréhendait sûrement ce qui allait arriver. Soudain, un des apprentis parla.

— Tu fais bien l'beau, mais à cause de toi, Lakashmumut s'est fait engueuler et l'autre con qui ronflait va devoir laver ton lit plein de pisse, dit-il d'un ton hargneux. T'es même pas capable de mettre ce costume puis d'arriver à l'entraînement de Zanjutsu avec, et t'oses f...

— Challenge accepted. Je vais me présenter à l'entraînement dans ce costume, avec une banderole de papier annotée "autiste" en travers de mon corps. T'es content ? dit alors Shige, pour clouer le bec de son "agresseur".

— M'ouai... reste à voir si t'as les couilles de vraiment le faire...

La dernière phrase du garçon résonna dans sa tête, l'irritant profondément. Lui ?! Il est capable d'absolument TOUT (ou presque, parce qu'il paraît que Yamamoto Genryusai il aime pas les blagues). Shige se dirigea alors vers la salle d'entraînement, se cacha donc derrière une porte coulissante puis enfila sa tenue de babouin. Il glissa son sabre dans la banderole "autiste" qui pendait sur son épaule droite, puis entra dans la salle en claquant brutalement la porte derrière laquelle il venait de se cacher. Tout le monde était là, et au lieu de rire, ils émirent un "wouaaaah, il l'a fait...". Bon, y en a bien qui ont dit "mais il est con ?", mais c'est une minorité et avec les dégénérés mentaux comme Shige, la minorité, c'est de la merde.

— Alors ? J'ai des couilles ou PAS ?!

— T'as surtout pas de cerveau, garnement ! Pour la peine, on va faire une démo au zanjutsu sur ta poire. Vraies armes. Si je tranche ta banderole et ton déguisement, tu sera condamné a te balader en couche culotte toute la semaine ! cria alors l'instructeur, qui venait d'entrer, un air satisfait sur le visage.

Ses pensées étaient presque audibles, on entendait presque le *ENFIN ! JE ME VENGES DE LUI ! IL EST CUIT !* dans la salle. L'instructeur dégaina alors son zanpakuto d'un geste élégant, finissant par pointer Shige de la pointe de son arme. Notre apprenti fit de même, mais conserva son fourreau dans sa main gauche, et le sabre dans la droite. Un des élèves fut désigné pour donner le signal du combat, puis frappa violemment le sol de ses sandales. Le bruit de claquement accompagné du "HADJIME !" habituel résonna dans la salle. L'instructeur s'élança alors sur Shige, la pointe de sa lame dirigée vers le haut. D'un geste presque dédaigneux, mais en réalité hasardeux et instinctif, l'imbécile heureux lança son fourreau dans les "balls" de son instructeur, qui tomba a plat parterre. Il se serrait les boulettes en dansant sur ses genoux quand il sentit la pointe froide d'une larme se poser sous sa gorge.

— Alors ? Cool le shinigami ? dit Shige, son air de défi et arrogant sur son visage.

— Incroyable ! Me défaire si vite ! Quel potentiel ! J'aurais cru que vous étiez plus faible, mon cher ! Mes félicitations, excusez moi pour vous avoir si mal traité. Je ferais un effort avec vous, a condition que vous en fassiez un de votre côté aussi, débita donc l'instructeur, d'une voix soprano.

— Ouais, ce sera fait m'sieur ! dit il, en tendant la main gauche à son prof pour qu'il se relève. Seulement, dans sa tête, il pensait une toute autre chose...

Fier de cette promesse de paix, le professeur donna cours à ses élèves jusqu'à ce qu'un autre instructeur entre pour occuper la salle avec ses propres élèves. Le reste de la soirée se passa presque sans encombres, ce qui fit de ce jour le jour où Shige fit le moins de conneries, mais les plus grosses.

Le lendemain, quel fut l'étonnement du prof quand il se fit "kidnapper" par deux élèves masqués puis balancé en plein milieu de la salle d'entraînement déguisé de force en babouin...